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The Golden Seal

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3 critiques: 3.08/5

visiteurnote
Sauzer 3
Manolo 3
le singe 3.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un SB plutôt réussi mais sans éclat

Tout est extrêmement classique dans cette histoire de revanche, les qualités SB sont présentes mais des lacunes dans le personnage principal, écrit sant épaisseur, dommage.

18 janvier 2011
par Sauzer


Une belle tentative de la part de Tien Feng réalisateur, divertissante et non dénuée de personnalité

L'histoire 

Dai Tianchou (CHUNG Hua) est le dernier héritier du clan du Dragon Vert, échappé miraculeusement de l'anéantissement de sa famille par le clan du Soleil et de la Lune du machiavélique Lei Zhentian (KU Feng). Instruit pendant une vingtaine d'années par un vieux maitre (TIEN Feng), l'heure de partir en quête de vengeance pour l'honneur de son clan a enfin sonné. Sur sa route, il croisera un drôle de petit mandiant du nom de Wu Xiaoyan (WANG Ping) qui en fera son frère juré et le mènera jusqu'au repère du clan du Soleil et de la Lune dont il est en réalité la fille d'un des principaux membres (CHAN Shen). Profitant de l'occasion pour tenter une attaque de l'intérieur, Dai Tianchou sera alors rejoint par une mystérieuse combatante (YU Feng) nourrissant les mêmes dessins que lui. Malheureusement, découverts et blessés par le puissant Lei Zhentian, ils devront prendre la fuite et trouveront refuge auprès d'une fille sauvage (PAI Lu) puis d'une vieille femme infirme (HSIA Ping) le temps de préparer leur vengeance, laissant Wu Xiaoyan se débattre entre ses devoirs envers son clan et son attirance pour Dai Tianchou. 

Le film 

Une première (et qui plus est quasi-unique) réalisation d'un comédien, chorégraphe ou scénariste chevronné peut être assez révélatrice de sa conception de l'art cinématographique au sens large. Enfin maitre de la vision globale d'une oeuvre, il lui est permis d'exprimer des envies et des idées muries au fil d'une carrière attentive à son art. Ce "Golden Seal" dont la réalisation fut confiée par Runme Shaw (le producteur) à Tien Feng ne fait pas exception à la règle. Bien que relativement classique à la base (c'est un pur film de genre voué au divertissement des masses, crédo pour ainsi dire gravé dans le marbre des studios Shaw Brothers), "Golden Seal" recèle néanmoins de quelques particularités qui lui permettent de sortir du tout venant. A commencer par une histoire dont le récit se montre assez peu conventionnel dans le genre, centré classiquement sur un trio de héros et leur destinée de vengeance mais vouant en fait sa plus belle part à des personnages secondaires qui en enrichissent le thème d'un coté humain, soit par leurs actes soit par leurs histoires propres. Une occasion en or pour le toujours modeste mais efficace Tien Feng (il ne s'attribuera d'ailleurs lui-même qu'un petit rôle - le vieux maitre - dans une courte scène de 2 minutes) pour mettre en lumière la catégorie de personnage à laquelle il vouera une bonne partie de sa carrière. Premier de la liste, celui peu commun attribué à Chan Shen alors débutant et trouvant peut-être ici sa dernière occasion de se montrer émouvant (il deviendra vite l'un des "affreux" récurrent de la Shaw Brothers). Car si il est en effet habituel dans ce genre d'aventures de trouver un traitre dans le camp des "gentils", il est en revanche bien rare de trouver parmis le groupe des "méchants" de l'histoire un personnage doué de sentiments simplement humains tels qu'un amour paternel désintéressé. Autre personnage hors normes, celui relativement moderne (pour HK à l'époque) de la fille sauvage, candide et très légèrement vétue, descendante d'une famille d'anciens maitres déchus du monde des arts martiaux. Abandonnée à elle même et redevenue pure de la folie de son monde d'origine, sa naïveté et sa bonne foi opposées tant à la perfidie séductrice campée par un Ku Feng machiavélique à souhait qu'aux préoccupations vengeresses des héros en titre de l'aventure servira parfaitement les tendances anti-manichéennes évolutives du récit jusqu'à son final (elle s'en sortira mais, d'une certaine façon, les autres pas). En revanche, pour ce qui est de la réalisation elle-même, on devra ici se satisfaire d'un travail relativement basique, Tien Feng semblant avoir opté (par lucidité de débutant et/ou par choix d'expérience...) pour une réalisation sans fioriture et dans l'ensemble assez statique. La gestion d'ambiance est ainsi d'avantage laissé au jeu des acteurs ou bien à la pure mise en scène dans les parties dramatiques pour ne se permettre quelques audaces de prise de vue et de rythme que lors de certains affrontements. Rien d'anormal ni de rédibitoire à cela cependant, le style global de cette époque de transition étant encore souvent très emprunt de dramatisme classique (assez figé) malgré le transfert progressif de mode de réalisation (de rythme, surtout) opéré depuis la part action grandissante et elle déjà modernisée. Coté action proprement dite, pas de problème sur ce pur wuxia-pian de début 70' déjà très bien fourni en combats variés et souvent nerveux. La plupart des affrontements révèlent même un joli savoir faire martial de la part du chorégraphe Liang Shao Sung (beau boulot sur l'épée du héro ou sur les passages à deux armes courtes) et, hormis quelques rares passes maladroites ou mal synchronisées ou le coté encore un peu brouillon des combats de groupe, une interprétation de bon niveau, Chung Hua et Cliff Lok (malheureusement trop peu présent) en tête. On pourra aussi apprécier le cadre original de quelques scènes allié à une réalisation enfin un peu enlevée et travaillant avec un certain gout les ambiances particulières à chacune d'elles. Qui plus est, leur dramaturgie correctement maitrisée s'inscrit en bonne continuité de la part plus purement dramatique du film et permet une vision fluide de l'ensemble, sans trop d'impression de déséquilibre ou de rupture de ton. A noter qu'outre son petit rôle de vieux maitre, Tien Feng s'octroiera le plaisir d'écrire les paroles de la chanson accompagnant le héro au départ de sa quête (sur un air de Chou Lan Ping, le reste des compositions étant dûes à Chou Fu Liang). 

Verdict 

Sans révolutionner le genre, "Golden Seal" se montre néanmoins aussi divertissant par son rythme soutenu que par sa présentation assez originale du devenir des personnages du monde des arts martiaux. Au final, on a là un sympatique petit wuxia-pian d'entre deux époques (divines années 1968-1971 !...), basique mais assez bien maitrisé. Et pour qui apprécie en particulier cette figure devenue incontournable du cinéma de HK et de Taiwan depuis plus de 40 ans, j'ai nommé le grand Tien Feng (dont j'avoue être moi-même un fidèle et partial admirateur...), il va sans dire que ce "Golden Seal" acquière une valeur particulière qui le rend tout à fait indispensable.

20 octobre 2006
par le singe


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